Quantic Dream bascule en télétravail
COMMENT QUANTIC DREAM A BASCULÉ EN QUELQUES HEURES EN TÉLÉTRAVAIL
Initialement prévue pour recruter des talents à l’International, la mise en place du télétravail est devenue en quelques heures la mission prioritaire du studio.
Comme la plupart des entreprises à travers le monde, Quantic Dream a dû faire face ces dernières semaines aux mesures de confinement et à la mise en place, dans l’urgence, du télétravail pour un maximum de collaborateurs.
Depuis le début de la crise sanitaire, nous suivions l’évolution de l’épidémie avec notre partenaire Netease. Si nous étions alors inquiets pour eux, cette menace nous semblait cependant encore lointaine. Alors qu’elle se précisait en Europe, nous avons rapidement engagé des mesures préventives au sein de Quantic Dream et fixé la mise en place immédiate des « gestes barrière » au sein de l’entreprise, notre studio disposant de stocks importants de solution hydroalcoolique, proposée en libre-service à nos collaborateurs depuis 2009 et l’épisode de grippe A (H1N1).
Après concertation avec les représentants du personnel (CSE), les différents directeurs de pôles, et en accord avec le conseil d’administration, David et Guillaume décidèrent le jeudi 12 mars à midi de mettre un maximum de collaborateurs en télétravail dès le lendemain et de fermer le studio intégralement dès le lundi 16 mars. Ces deux vagues successives devaient permettre à notre service technique d’accompagner du mieux possible cette migration en urgence de tout le studio.
L’état d’esprit de toute l’équipe a été remarquable et la mobilisation de notre directeur technique et du service IT exemplaire. Et lorsque le gouvernement français annonça que les premières mesures de confinement devaient débuter le mardi 17 mars à midi, Quantic Dream était déjà intégralement fermée.
Par chance, nous travaillions déjà depuis le mois de décembre à la mise en place d’outils et de logiciels nous permettant de développer le télétravail.
« Cette possibilité devait en particulier nous permettre de recruter et de travailler avec des collaborateurs n’habitant pas en région parisienne, ce qui nous semblait possible avec une organisation adaptée et un environnement technique et logiciel adéquate. »
Si nous avions déjà permis à quelques collaborateurs de travailler à distance (via TeamViewer ou VPN), le télétravail n’était pas encore largement développé chez Quantic Dream. Le développement de jeux vidéo est un travail d’équipe, requérant beaucoup de discussions et d’échanges et des interactions quotidiennes multiples entre différents départements. C’est aussi une activité qui nécessite des moyens techniques importants et difficilement accessibles hors les murs, comme nos studios son et de capture de mouvements.
Nous avions néanmoins pris contact avec différents grands noms du secteur afin d’analyser les possibilités de déporter dans le Cloud une partie de notre infrastructure, et ainsi permettre à ceux pouvant ou devant télétravailler de pouvoir le faire. Cette possibilité devait en particulier nous permettre de recruter et de travailler avec des collaborateurs n’habitant pas en région parisienne, ce qui nous semblait possible avec une organisation adaptée et un environnement technique et logiciel adéquate. Nous nous étions donnés 6 mois pour offrir à certains de nos actuels et futurs collaborateurs cette possibilité.
« La première phase d’analyse était à peine terminée lorsque nous avons dû, pratiquement du jour au lendemain, fermer Quantic Dream et permettre à la plupart de nos collaborateurs de travailler depuis chez eux. »
La première phase d’analyse était à peine terminée lorsque nous avons dû, pratiquement du jour au lendemain, fermer Quantic Dream et permettre à la plupart de nos collaborateurs de travailler depuis chez eux. Et c’est donc « au pas de charge » que nous avons dû nous adapter, trouver des solutions techniques mais aussi humaines pour faire face à ce brusque changement.
Dans les premiers jours, nous nous sommes concentrés sur les aspects techniques. Analyser ce dont chacun avait besoin pour travailler depuis chez lui dans l’immédiat, prendre des licences additionnelles de logiciels spécialisés pour d’autres et monitorer l’impact du flux massif de données en entrée et sortie de notre bande passante afin d’éviter la surcharge, voire la panne. Nous avions bien entendu fait des calculs théoriques, mais nous ne savions pas précisément quels seraient les pics de connexion et de transferts de données, ni comment nos système internes réagiraient. Nous ne savions pas non plus comment les opérateurs télécoms et différents ISP à travers lesquels nos salariés allaient se connecter à Internet allaient gérer la situation.
Le résultat fut finalement bien plus positif que nous l’avions anticipé au départ. Hormis un groupe réduit de personnes, pour lesquels nous n’avons toujours pas trouvé de solution technique adéquate – mais nous y travaillons – le reste de l’équipe a été capable de télétravailler dans des conditions acceptables à très bonnes, selon la qualité de leur connexion internet et de la spécificité de leur métier. Nous travaillons actuellement à résoudre les problèmes de ceux ayant encore des difficultés et, bien entendu, à permettre à tous de télétravailler au plus vite. Ce dernier point est notre plus grande préoccupation actuellement.
« Nous travaillons actuellement à résoudre les problèmes de ceux ayant encore des difficultés et, bien entendu, à permettre à tous de télétravailler au plus vite. Ce dernier point est notre plus grande préoccupation actuellement. »
Très rapidement cependant, nous avons compris que si l’aspect technique était important, la bonne gestion de l’aspect humain serait primordiale, nous nous devions de garder le contact avec tous les collaborateurs au sein du studio. Nous avons mis en place une newsletter hebdomadaire pour tenir les équipes informées de l’avancée des différents départements au sein du studio et permettre ainsi à chacun d’être au courant du travail des autres. Nous avons créé un Point Quanticien quotidien nous permettant de rendre compte de notre adaptation en tant qu’organisation à l’épidémie, mais aussi de promouvoir certaines initiatives ou tout simplement partager des informations pratiques n’ayant rien à voir avec le travail.
Nous avons aussi mis en place des temps d’échange et de partage hors travail – des pauses café virtuelles – permettant de se retrouver en petits groupes aléatoires pour « papoter », comme nous le faisons souvent dans notre espace détente ou autour de la machine à café.
Nous avons réalisé un sondage anonyme après 2 semaines de confinement, afin de sonder plus précisément les collaborateurs sur leur condition de vie et de travail. Certains sont seuls, d’autres sont entourés de leurs enfants – qui demandent du temps et de l’attention – chaque situation est un cas particulier qui nécessite une attention propre. Nous tentons de résoudre certaines difficultés, en aménageant par exemple le temps de travail, les horaires et la durée des réunions.
Nous avons aussi des personnes qui sont touchées – directement ou leurs proches – par le Covid19 et auxquels nous essayons d’apporter du réconfort et de l’écoute.
Beaucoup reste à faire, mais nous essayons de tout mettre en œuvre pour permettre à chacun de surmonter cette épreuve inédite du mieux possible et avec l’espoir de se retrouver tous en bonne santé le plus rapidement possible. Nous sortirons collectivement plus forts après avoir traversé ensemble cette crise sanitaire inédite.